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Compteurs d’eau connectés : les grandes attentes des collectivités
Depuis le début des années 2000, de plus en plus de collectivités françaises font le choix du télérelevé pour mesurer la consommation en eau de leurs abonnés, à l’image du Syndicat des Eaux d’Île-de-France, qui a confié il y a 12 ans à Veolia Eau le déploiement d’un réseau de 540 000 compteurs d’eau télérelevés sur l’ensemble de son territoire.
20 ans après les premiers compteurs connectés, quelles sont aujourd’hui les attentes des collectivités en matière de télérelevé, en complément de la valorisation pertinente des données collectées ?
« L’un de nos grands chantiers pour les années à venir concerne la sensibilisation des clients particuliers aux enjeux de l’eau, car la SOBRIÉTÉ HYDRIQUE est l’affaire de tous. »
Quels sont les principaux avantages des compteurs d’eau connectés pour les collectivités ?
Le grand atout du télérelevé c’est de contribuer à la préservation des ressources, d’éviter de produire des quantités d’eau « gaspillées », ce qui constitue à la fois un gain financier pour les collectivités et un gain environnemental.
Tout d’abord, les compteurs d’eau connectés permettent de détecter les suspicions de fuite au domicile des abonnés et de leur signaler cette anomalie. Sur les 9 premiers mois de l’année 2022, notre système d’alerte automatique « suspicion de fuite » a ainsi permis de détecter et de stopper 53 000 fuites en France.
Cela représente 3 millions de m3 d’eau économisés, soit la consommation en eau de la Communauté d’agglomération de Deauville (Côte Cœur Fleurie) sur 1 an.
Par ailleurs, en croisant les informations des compteurs connectés et des capteurs posés sur le réseau (débitmètres de sectorisation par exemple), l’exploitant du réseau est en mesure de détecter et géolocaliser beaucoup plus efficacement les fuites sur canalisations et branchements et d’y mettre fin plus rapidement.
Mais les gains ne s’arrêtent pas là. Les compteurs d’eau connectés permettent également de maximiser les recettes de la collectivité en limitant la fraude et ou les oublis d’abonnement (le compteur détecte les consommations qui ne correspondent à aucun abonnement), et en faisant baisser les coûts de gestion liés aux réclamations clients (puisque la facturation est établie au plus près de la consommation).
Au-delà de l’aspect financier, le télérelevé apporte un vrai confort aux abonnés qui, grâce aux données transmises par le compteur connecté, peuvent ajuster et maitriser leur consommation d’eau.
Pour les collectivités, c’est donc une manière d’améliorer la qualité du service rendu à leurs administrés.
Comment, chez Veolia, répondez-vous aux attentes de réversibilité des collectivités ?
Au milieu de la dernière décennie, nous avons décidé d’abandonner notre protocole de communication propriétaire utilisé pour collecter les données des compteurs et d’évoluer vers le protocole LoRaWan.
Les collectivités étaient en effet à l’époque gênées par le manque de réversibilité des solutions propriétaires qui leur étaient proposées, et souhaitaient des systèmes plus souples, ouverts et évolutifs.
C’est dans le cadre de ce virage stratégique vers le LoRaWan que nous avons signé un partenariat de longue durée avec Orange, dont nous utilisons aujourd’hui le réseau.
Depuis 2018, nous avons installé 2 millions de modules compatibles LoraWan. Ainsi, même si certaines collectivités choisissent un jour de ne plus travailler avec nous
et d’opter pour un autre opérateur, nous garantissons une continuité de service.
Cette ouverture nous semble fondamentale : l’eau est un bien commun, et nous devons penser nos services de manière collaborative et sur le long terme.
Par ailleurs, mutualiser l’utilisation de réseaux de télécommunication entre compteurs d’eau et autres objets connectés contribue à réduire l’empreinte écologique des compteurs intelligents.
Comment garantissez-vous la protection des données transmises par les compteurs d’eau connectés ?
D’abord les données de nos modules sont doublement cryptées : par nous puis par l’opérateur télécom.
Nous avons fait le choix du standard de chiffrement AES 128, particulièrement efficace contre les tentatives de piratage.
Ensuite, nous ne relevons pas les données de consommations horaires, sauf si le client en a fait la demande – nous nous limitons à relever les données d’index journalier.
Ce qu’il faut retenir, c’est que nos conseillers et nos exploitants ne consultent les données de consommation de nos clients que dans des situations bien spécifiques et par nécessité : en cas d’alerte fuite d’eau, si l’utilisateur a des interrogations sur sa facture, ou encore en cas de déménagement. C’est donc toujours dans une logique de service rendu, jamais pour le « plaisir » !
Et à chaque fois qu’une donnée est consultée, le système enregistre qui l’a examinée : le consommateur peut donc, s’il le souhaite, avoir accès à l’historique des consultations.
En conclusion, oui, nous collectons des données personnelles, mais toujours avec soin et respect, et au service d’une ambition : la préservation des ressources.
Quelles sont les autres attentes des collectivités auxquelles vous souhaitez répondre dans les années à venir ?
L’un de nos grands chantiers pour les années à venir concerne la sensibilisation des clients particuliers aux enjeux de l’eau, car la sobriété hydrique est l’affaire de tous. Les données transmises par nos compteurs connectés ne suffiront pas à mieux maitriser la consommation d’eau des villes : pour parvenir à optimiser sur le long terme l’usage de nos ressources, nous devons unir nos forces et inciter chaque utilisateur final à mieux cibler sa consommation.
Notre action se situe donc à la frontière du technologique et du psychologique : notre rôle est de sensibiliser les usagers – à travers des comparatifs de consommation, des conseils, des contenus pédagogiques, des techniques de nudge… – pour les aider à devenir de véritables acteurs du changement.
Le télérelevé n’est finalement qu’un outil : à nous désormais – collectivités, usagers, opérateurs – d’agir collectivement pour passer de l’analyse à l’action.
Veolia Eau FRANCE
Veolia est le leader mondial des services à l’environnement et œuvre dans 3 métiers : gestion de l’eau, de l’énergie et des déchets.
L’entreprise déploie ses activités sur les 5 continents, compte 178 000 salariés dans le monde, pour un chiffre d’affaires de 26 milliards d’euros.
Sa branche Veolia Eau France est le premier opérateur de services d’eau en France tant auprès des collectivités locales que des industriels (production et distribution d’eau potable, dépollution et valorisation des eaux usées, travaux et services à la clientèle associés).
Chiffres clés
- Forte de 12 000 salariés, Veolia Eau France opère ses services au plus près de ses clients, via 550 implantations locales.
- Elle dessert 24,9 millions de personnes en eau potable et gère les eaux usées de 14,8 millions d’habitants.
- Dans ce cadre, elle opère plus de 2100 usines de production d’eau potable (1,6 Milliards de m3 distribués chaque année) et plus de 2000 usines de dépollution des eaux usées (1,2 Milliards de m3 dépollués par an).
- Elle assure le service à la clientèle auprès de 6,9 millions d’abonnés, dont presque la moitié (3,2 millions) bénéficient d’un «»compteur intelligent»» télérelevés.
Site internet
Acteurs cités dans cet article
Veolia Eau (Val de Loire Sologne)
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