Développement des objets connectés : quel impact environnemental ?

par | 19 Avr 2023

Accueil
>
Actualités
>
Développement des objets connectés : quel impact environnemental ?

L’Internet des Objets optimise nos processus et nos ressources, transforme nos manières de travailler, automatise nos opérations et nous alerte en temps réel sur les anomalies de nos systèmes.

Des bénéfices incontestables… Mais à quel prix environnemental ? Les capteurs et autres compteurs continuent de se déployer sur nos réseaux, mais sommes-nous bien conscients de ce que cela implique en termes d’impact carbone ?

« Ce qui est important, c’est de prendre conscience des IMPACTS NÉGATIFS de ces technologies, sans tomber dans la caricature. »

Philippe BOUTEYRE

Dirigeant-Fondateur, PRAXILIENCE

Les objets connectés, qui nous aident notamment à optimiser notre consommation énergétique, font-ils baisser les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines ?

Nous entendons effectivement souvent dire que le secteur digital ferait baisser de 20% les émissions de gaz à effet de serre dans les autres secteurs.

Mais la réalité est plus complexe. L’idée que l’on peut continuer à produire et à consommer, tout en diminuant nos impacts sur l’environnement relève de la croyance.

Il faut notamment prendre en compte « l’effet rebond » : des études ont montré que les économies réalisées dans un domaine (par exemple sur nos factures d’eau) sont réinvesties dans d’autres secteurs.

Au global, la consommation des ressources ne cesse d’augmenter parce que nous ne remettons pas radicalement en question nos systèmes de fonctionnement, et n’agissons que sur les moyens sans nous questionner sur les finalités.

Par ailleurs, pour interroger l’impact carbone des objets connectés, il est important de tenir compte de l’ensemble de leur cycle de vie.

Certes, un compteur d’eau connecté par exemple peut aider un foyer à diminuer sa consommation en eau, mais cet effet positif n’est-il pas contrebalancé par l’électricité qu’il a fallu fournir pour fabriquer, transporter et faire fonctionner cet objet ?

Nous avons tendance à penser que le numérique n’est pas matériel, alors que c’est l’une des infrastructures le plus matérielle qui soit (elle nécessite des câbles, des terminaux, des data centers, l’extraction des matériaux dans les mines, de creuser des tranchées sous la terre…) et la plus gourmande en énergie et en foncier.

Tout cela a forcément un impact sur l’environnement, qui est très loin d’être négligeable.

Qu’en est-il de la durabilité des IoT ?

On parle de durabilité quand les matériaux utilisés, les procédés de fabrication et du maintien en fonctionnement peuvent perdurer dans la longue durée, sans épuisement des ressources matérielles nécessaires ni une utilisation d’énergie non renouvelable.

Selon cette définition, la plupart des objets connectés ne sont pas durables.

Leur fabrication nécessite le recours à des ressources finies – coltan, silicium, terres rares… – dont l’extraction est difficile et parfois problématique du point de vue des droits humains. L’IoT est également très gourmand en cuivre, dont on prévoit la raréfaction voire l’épuisement dans une soixantaine d’années.

Par ailleurs, les objets connectés, et plus globalement le numérique, sont très dépendants de l’électricité, une énergie peu durable et dont les coûts ne cessent d’augmenter.

Les infrastructures du numérique consomment entre 10 et 15% de l’électricité mondiale, et ce chiffre pourrait atteindre les 50% en 2030, notamment en lien avec le déploiement de l’IoT et la 5G.

Doit-on alors abandonner le recours aux objets connectés ?

Non, certains systèmes connectés apportent évidemment des bénéfices et doivent continuer à être utilisés. Ce qui est important, c’est d’abord de prendre conscience des impacts négatifs de ces technologies, sans tomber dans la caricature.

Finalement, l’objectif n’est ni d’être « technolâtre », ni « technophobe », mais d’agir avec conscience, mesure et discernement.

Si nous souhaitons réduire les émissions de gaz à effet de serre, nous devrons faire des choix entre toutes ces technologies, et ne garder que celles dont nous avons vraiment besoin.

En somme, faire moins, mais mieux. Tout n’est pas utile dans les solutions de Smart Water Management et les modèles liés à la Smart City.

La démarche de « redirection écologique » proposée par Praxilience permet justement de questionner les finalités et de faire des arbitrages, en se basant sur des enquêtes réalisées au sein des territoires.

C’est en plongeant au cœur des préférences, habitudes et attachements des habitants que nous pourrons faire évoluer les infrastructures d’eau de la manière la plus juste et la plus démocratique.

L’eau est un bien commun.

Elle doit être considérée comme une alliée à protéger et non pas seulement comme une ressource à exploiter.

 

Bannière Livre blanc T3 - carrousel
PRAXILIENCE

PRAXILIENCE accompagne les organisations dans leur redirection écologique.

La redirection écologique est une approche pour faire atterrir les modèles d’affaires des organisations dans les limites planétaires et en évitant l’effet rebond.

C’est un savoir faire basé sur l’enquête de sociologie, le design et l’étude des systèmes complexes afin de concevoir des leviers stratégiques les plus pertinents.

Praxilience s’appuie également sur l’approche Systèmes de Systèmes, démarche de prospective ainsi que sur la stratégie de décarbonation comme porte d’entrée vers la redirection écologique.

A ce sujet, son dirigeant, Philippe Bouteyre est expert référencé auprès de BPI France pour le Diag Decarbon’Action et auprès de l’ADEME pour l’évaluation et la définition de stratégies de décarbonation ambitieuses avec la méthode ACT Evaluation et ACT Pas à Pas.

Praxilience délivre en entreprise et université des formations et sensibilisations sur ces thèmes ainsi que des fresques de la biodiversité, du climat, de la ville et du renoncement et des ateliers de prospective.

Chiffres clés
  • Lancée en 2020, PRAXILIENCE a déjà accompagné à ce jour avec succès plus de douze organisations.
  • Praxilience a notamment réalisé pour la société Arp ASTRANCE en 2021 un protocole de renoncement à la construction neuve en Ile de France, enquête de redirection écologique qui a débouché sur le design d’un jeu de plateau « le jeu de la sobriété foncière joyeuse et inclusive ».
  • Praxilience accompagne depuis 2021 la société vonRoll Hydro spécialiste de la détection de fuite d’eau et la mairie de Chambourcy dans la mise en place de sa stratégie bas carbone.

Acteurs cités dans cet article

PRAXILIENCE

Logo Praxilience Découvrir

Ces articles peuvent vous intéresser

Quels salons sur l’Eau visiter ou exposer en 2025 ?

Quels salons sur l’Eau visiter ou exposer en 2025 ?

Dans cet article, découvrez quels salons sur l’Eau visiter ou exposer en 2025 et pourquoi ils sont bien plus que de simples expositions. Véritables plateformes d’innovation et d’échange, ils rassemblent chaque année les acteurs engagés dans la gestion durable de cette ressource précieuse. Vous y explorerez les innovations, collaborations, pour contribuer activement à un avenir plus durable.

lire plus

Pour recevoir nos articles et actualités, abonnez-vous à notre newsletter mensuelle :