Paroles de Hugues JULIEN, chef de marché traitement et collecte des eaux chez Stradal

par | 23 Jan 2024

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Paroles de Hugues JULIEN, chef de marché traitement et collecte des eaux chez Stradal

Episode n°3 du Podcast Paroles par Monreseaudeau.fr – Hugues JULIEN

Bienvenue dans Paroles par Monreseaudeau.fr, le podcast qui plonge dans le monde fascinant de l’eau.
Je suis Arnaud HETEAU et dans chaque épisode, nous explorons les histoires inspirantes de professionnels passionnés qui consacrent leur métier à l’eau.
Dans ce podcast, nous vous emmenons à la rencontre de ces visionnaires, ingénieurs, entrepreneurs et experts pour découvrir leur motivation, leur parcours et ce qui les anime dans cet univers.
Nous plongerons au cœur de leur entreprise, explorant les produits et services novateurs qui façonnent notre relation avec cette ressource vitale, préparez-vous à être inspiré, informé et saisi par ces récits captivants qui nous rappellent à quel point l’eau est au centre de nos vies et de notre avenir.
Accrochez-vous car une aventure enrichissante débute maintenant.
Bienvenue dans Paroles par Monreseaudeau.fr.

 

Comment tu te présentes Hugues aujourd’hui ?

Je m’appelle Hugues JULIEN, je travaille pour une société qui s’appelle Stradal, qui appartient à un grand groupe CRH et donc je suis chef de marché dans l’eau et particulièrement dans le traitement de l’eau.
Je suis arrivé dans le secteur de l’eau un peu par hasard en sortant des études, on cherche du travail et puis on atterrit dans l’eau par hasard.
Etant originaire de Saint-Malo, c’est la proximité avec l’eau, on est souvent entouré par l’eau.
Et donc au fur et à mesure, j’ai bâti ma carrière autour de l’eau.

 

Tu as réalisé des études longues, des études techniques ou des études de commerce ?

Alors j’ai commencé par des études techniques. À l’origine, c’était plutôt l’électronique et après j’ai fait une école de commerce pour valoriser mes connaissances techniques et puis les associer avec des connaissances commerciales.

 

Donc la double compétence technique commerciale, ce qu’ils font des ingénieurs technico-commerciaux imparables parce que tu parles technique avec tes clients finalement et tu comprends leur langage.

Alors moi ce qui m’intéressait dans cette formation, c’était justement de pouvoir valoriser à travers le langage et la compréhension du besoin client, mes solutions. Vraiment un dialogue qui était basé sur l’échange et l’écoute.

 

Tu crois que c’est la qualité principale d’un technico- commercial aujourd’hui ?

L’écoute, oui, je pense que l’écoute est très importante, surtout quand on voit qu’on est dans des mondes en mutation.
Le monde du travail dans lequel je suis arrivé à la fin des années 90 et aujourd’hui, ce n’est pas du tout les mêmes programmes.
Si au fur à mesure on n’avait pas écouté les clients, la découverte des besoins, l’évolution de ses besoins.
On ne serait pas aujourd’hui à proposer ce type de solution là.
On serait resté typiquement basique sur des solutions d’assainissement de tout canalisation.

 

Tu as dit que tu étais arrivé un peu par hasard dans le monde de l’eau. Mais alors comment et où as-tu commencé ?

Moi j’ai commencé en bas de l’échelle déjà chez Stradal dans le monde de l’eau, j’ai commencé chez Stradal en tant que commercial sédentaire, mais technico, je m’occupais de tout ce qui était dossier technique.
C’était plutôt un passage alimentaire au début.
C’était en île de France, pour un Breton travailler en île de France, c’était forcément une rupture.
Et puis au fur à mesure, j’ai eu des opportunités de progresser dans la société, de passer sur la route puis de passer au marketing.
Et à chaque fois d’avoir des missions qui m’ont permis de m’épanouir sur différents sujets et à chaque fois autour de l’eau.
Mon expérience professionnelle s’est faite autour de l’eau à travers Stradal.

 

Toute ta carrière aujourd’hui est chez Stradal ?

Oui quasiment au début j’ai fait comme beaucoup en tant que commercial, j’ai vendu des alarmes, je me suis lancé dans l’immobilier en tant qu’agent immobilier en pleine crise immobilière. C
C’était un peu contrariant, frustrant, quand il fallait expliquer à son banquier que les revenus ne rentraient pas.
Donc les alarmes, les cuisines pour professionnels, diverses expériences au début fortes en apprentissage.
Mais finalement qui auront été chacune éphémère d’une année maximum.

 

L’eau, c’est ramener à toi naturellement finalement.

Oui, l’eau, l’environnement des travaux publics, il y a quand même une certaine chaleur et convivialité dans cet environnement, ce côté tutoiement facile, ce côté abordable des gens par rapport aux autres expériences où y avait vraiment cette frontière client/vendeur.
Là, cette frontière, elle est beaucoup moins présente parce que on a une certaine proximité, beaucoup d’échange ce qui fait qu’on a l’impression d’apporter plus une solution à son interlocuteur plutôt que de vendre.

 

Je compare souvent avec les métiers de bouche, je trouve qu’il y a le même le même élan, le même corporatisme, le même respect entre les gens qui sont dans les métiers de bouche, dans les cuisines et autres que ce que l’on peut retrouver dans le monde du TP.
Un vrai respect et c’est peut-être lié à la cause. Métier de l’eau, on transporte de l’eau, on va traiter l’eau et le métier de bouche, on va nourrir, on va permettre de vivre.
Et j’ai l’impression que l’on retrouve ces 2 choses. Je ne sais pas si tu es d’accord avec moi.

Oui ! Et puis d’ailleurs, dans notre métier, on passe beaucoup de temps au restaurant, donc sans doute parce que y a aussi des affinités.

 

Donc une grosse partie de ta carrière chez Stradal, comment tu présentes la société ?

Alors Stradal aujourd’hui, c’est le leader de tout ce qui est gestion de l’eau, gestion des infrastructures électriques aussi au niveau national, ça appartient au groupe CRH.
C’est un groupe irlandais qui pèse au niveau international, 33 milliards de chiffre d’affaires et sont rentrés récemment dans le top 500 des plus grosses sociétés mondiales.
Donc effectivement, on est adossé à un groupe qui a les reins solides et donc la partie émergente de CRH en France, ça s’appelle Sradal, qui est une société, alors forcément beaucoup plus restreinte, enfin beaucoup plus petite, on fait 160 millions de chiffre d’affaires et on est vraiment présent sur tous les sujets d’actualité qui entourent les travaux publics.
Par exemple, le déploiement de la fibre optique, on a été un des acteurs majeurs du déploiement de la fibre optique en faisant des champs de dérivation, les petites chambres qui sont au pied des maisons il y a des grandes chances que ce soit du Stradal aussi.
En ce moment, on travaille beaucoup sur le développement des infrastructures pour les voitures électriques.

 

Pour les bornes de rechargement ?

Oui ! Alors derrière ces bornes, il y a forcément des infrastructures qu’il faut mettre en place.

 

Le réseau électrique, mais il faut aussi effectivement des supports ? 

Il faut des socles, il faut que ces socles soient facilement associables à des bornes parce qu’il y a beaucoup de fabricants différents de bornes, beaucoup de technologies différentes.
Donc grande écoute aussi de Stradal vis-à-vis de ce qui peut être mis en place et c’est un métier qui évolue pratiquement tous les jours.
Donc nous, on a fait notre développement sur des solutions qui sont évolutives parce que mettre en place du génie civil c’est une chose. Mais le défaire 2 ans après parce que la technologie est dépassée, ça en est une autre. Donc nous on a vraiment tout misé sur la partie évolutive de nos infrastructures pour les véhicules électriques.
On a aussi une grosse partie de l’activité qui concerne le génie civil. Par exemple, on fait les tunnels du métro de Paris, aujourd’hui on en parlait avec l’ouverture de la ligne 14 pour les Jeux olympiques.
Ces tunnels, ils sont faits en béton préfabriqué dans les ateliers Stradal pour la plupart.
Des tunnels en module qu’on a plus qu’à assembler à l’intérieur du tunnel pour gagner du temps, pour gagner en efficacité et limiter les volumes de béton.
Et le dernier métier de Stradal qui est un des plus gros, c’est l’eau.
L’eau qui était un peu un des parents pauvres des travaux publics. Aujourd’hui il est mis en avant par l’actualité avec la sècheresse, la réutilisation de l’eau…
On s’aperçoit que l’eau, elle était considérée comme étant une donnée pas chère et abondante et de bonne qualité, et plus ça va, plus on se rend compte qu’elle est de moins en moins abondante.
La qualité, finalement quand on regarde dedans c’est un problème.
Et puis le prix, il va falloir s’en occuper parce qu’il devrait exploser dans les années à venir.
Ce qui impose aujourd’hui de prendre le problème de l’eau à bras le corps et puis de la protéger.

 

On va parler de la qualité de l’eau. Parce que vous chez Stradal, vous êtes positionnés sur le convoiement de l’eau, des eaux usées et de l’eau pluviale.
Si je ne me trompe pas, vous avez très peu d’interactions sur le réseau des infrastructures d’eau potable en elle-même.
Votre cœur de métier reste sur l’assainissement, les eaux usées et les eaux pluviales.

Oui, tout à fait. L’eau potable, c’est un autre domaine dont on ne fait pas partie.

 

Monreseaudeau.fr a édité il y a 2 ans, un cahier technique sur la lutte contre la pollution sur le ruissellement des eaux pluviales. Et donc tu parlais tout à l’heure de qualité de l’eau, est ce qu’on peut un peu débloquer un mythe que l’eau de pluie n’est pas propre ?

Oui, tout à fait, dans la tête des gens, tout ce qui tombe du ciel arrive propre. En fait, on s’aperçoit aujourd’hui, quand on analyse, ne serait-ce que les neiges éternelles sur l’Himalaya.
On s’aperçoit que malheureusement elles sont polluées. Donc aujourd’hui c’est acquis que l’eau de pluie partout à travers le globe, elle arrive polluée dès qu’elle touche la terre.
C’est encore plus vrai dans les pays occidentaux où il y a beaucoup de pollution atmosphérique.
On parlait encore ce matin de la pollution atmosphérique de certaines grandes villes de France.

 

Et tu parlais de la magie de la pluie ?

Oui, parce que les gens un peu par naïveté disent “vivement qu’il pleuve que cette pollution elle disparaisse et que de nouveau on puisse respirer correctement”.
Mais il n’y a pas de magie cette pollution aérienne. Elle a été juste transmise dans l’eau et on la retrouve sur le sol donc après il faut savoir la capter.
Cette pollution aux particules fines vient s’ajouter à la pollution urbaine, en particulier sur l’utilisation des véhicules.
On sait que malheureusement les véhicules c’est un gros producteur de pollution du genre microplastique avec l’usure des pneus, de métaux lourds avec l’usure des plaquettes de frein, de HAP avec les rejets de pots d’échappement…
Donc il y a une partie qu’on voit dans l’atmosphère, puis une partie qui est déversée sur la route et l’hiver, là, on va le voir bientôt quand il va neiger, on voit concrètement la couleur de la neige que ce n’est pas super propre.

 

Donc vous, votre job c’est d’arriver à capter, à stocker, transporter cette eau, cette eau de pluie qui ruisselle sur les routes, sur les toits… Et vous, votre enjeu, c’est aussi de pouvoir la traiter à ce moment-là ?

Il y a plusieurs enjeux au niveau de l’eau, soit on la traite directement au plus près de son lieu d’impact. Alors si on peut infiltrer parce qu’on considère qu’elle est suffisamment propre, on va essayer de l’infiltrer.
Si on regarde un peu chronologiquement dans les révolutions qui entourent la gestion des eaux pluviales urbaines, on a commencé dans les années 2010 à infiltrer au maximum les eaux pluviales, avec en particulier des parkings qui étaient étanches, des trottoirs qui étaient étanches, des cours d’école qui étaient étanches.
Et là, on a commencé à changer les revêtements donc Stradal déjà à l’époque était précurseur.
Moi dès 2009, j’ai sorti les pavés drainants, qui permettaient de désimperméabiliser les surfaces où l’eau était réputée propre.
Donc au lieu de mélanger de l’eau propre avec de l’eau souillée de la voirie, et bien on infiltrait au maximum d’eau propre. Donc ça, c’était une première étape, donc infiltration et gestion de l’eau au plus proche et après à l’échelle d’une ville. Mais il y a des réseaux pluviaux qui ont été mis en place. Enfin, à un moment, il y avait le pluvial et l’eau usée qui était dans les mêmes.

 

Tu veux dire la déconnexion des eaux pluviales et des eaux des eaux usées ? C’est un mouvement qui a été un peu qui a été lancé il y a 20 ans, dans les années 2000.
Donc on demande à déconnecter l’eau pluviale des eaux usées pour éviter l’engorgement des stations d’épuration ?

Devant l’étalement urbain des agglomérations, on s’est aperçu que les stations d’épuration arrivaient à saturation.
Et que, en faisant de la déconnexion, on allait arriver à prolonger la durée de vie des stations d’épuration. Et l’eau pluviale, on allait la rejeter directement dans le cours d’eau. Puisque à l’époque, on était convaincu que l’eau pluviale était propre.

 

Chose aujourd’hui et ce qu’on vient de dire, ce qui n’est pas le cas.

Alors c’est difficile de parler de ce qu’on ne voit pas parce que l’eau qui coule dans les tuyaux au milieu urbain, aujourd’hui, elle est relativement claire.
Sauf que quand on regarde de près ce qu’il y a dedans, on s’aperçoit qu’il y a effectivement beaucoup de micro-pollution et beaucoup de micro-pollution qui sont préjudiciables à la biodiversité en particulier.
Là, j’ai en tête une étude du CEREMA qui montre qu’à proximité d’une autoroute, la biodiversité est de 86% inférieure à un cours d’eau qui est écarté de l’autoroute.
Donc 86% c’est significatif, effectivement il y a un impact de la qualité des eaux urbaines sur l’environnement et si on en prend pas soin, on va juste avoir une dégradation de la flore et de la faune.

 

Alors comment vous répondez à cet enjeu chez Stradal ?

On s’est associé avec une société qui s’appelle Hydro international, qui vendait des produits essentiellement en Amérique du Nord, en Angleterre.
Et on a trouvé que leur solution technique était vraiment en rupture avec ce qui se faisait jusque-là, et il y avait une réelle évolution dans la qualité de la dépollution.

 

Alors comment ils font ? C’est quoi leur cœur de technologie ?

Alors là, on a commencé sur le traitement de l’eau avec une décantation hydrodynamique.
Quand on regarde les études qui sont faites sur les eaux de de ruissellement, effectivement là où historiquement on mettait des séparateurs hydrocarbures, parce qu’il y avait une pollution aux hydrocarbures qui est qui était avérée. Mais aujourd’hui qui a presque disparu, en tout cas, c’est plus la plus préjudiciable.
Donc les pollutions aujourd’hui, il faut les gérer par décantation. L’inconvénient, c’est que, le long des autoroutes par exemple on voit des bassins de décantation, mais il faut de la place.
Il y avait une solution industrielle qui est le décanteur lamellaire, mais qui avait des rendements qui étaient pas forcément validés. Il y avait des polémiques sur les rendements de ces décanteurs lamellaires.
Et la décantation hydrodynamique s’est imposée comme solution vertueuse et très efficace.

 

Donc, la décantation c’est l’innovation que vous avez lancée en 2018, de mémoire sur Pollutec.

Oui, tout à fait.

 

Tu peux rappeler le principe de la décantation hydrodynamique ? C’est utiliser l’effet vortex ?

Alors oui, quand on a commencé à parler de décantation hydrodynamique, on a commencé à faire pas mal de pédagogie parce que les gens connaissaient pas du tout l’association des mots “décantation” et “hydrodynamique”
Le principe est tout simple, on a créé un vortex à l’intérieur d’un regard circulaire.
On fait tourner l’eau à l’intérieur d’une cuve circulaire, ce qui permet tout simplement de casser la vitesse du flux entrant, d’augmenter le temps de séjour des particules fines et donc des polluants intérieurs de cette cuve et d’avoir une bonne décantation.
Plus la vitesse est faible, plus le temps de séjour est long, meilleur est la décantation.
En faisant tourner doucement nos particules de pollution dans une cuve qui est plus profonde que les regards circulaires, on a des des abattements de pollution qui sont très significatifs.

 

D’accord, donc aujourd’hui c’est la gamme DDS ?

Aujourd’hui oui, c’est la gamme DD Select qu’on a étoffé en début d’année 2023, devant le succès rencontré auprès des collectivités.

 

Et cette gamme, elle est complétée par le produit UP Flow ?

Voilà, le DD Select, lui, il a toute son utilité sur tout ce qui est pollution en suspension, donc on vise une taille médiane de 63 microns.
Malheureusement, on s’aperçoit que plus on regarde dans l’eau et plus on va chercher du petit, il y a des pollutions encore plus perverses qui sont, elles dissoutes.
Là, on utilise le Flow Filter, qui est pareil, une technologie hydro internationale. On a gardé le même partenaire parce qu’ils ont des produits qui ont déjà fait leurs preuves depuis une vingtaine d’années à travers le monde.
Et donc là, on va travailler la dépollution par filtration et on va aller chercher du 22 microns de taille médiane, donc là on est vraiment sur du très très fin.

 

Donc du 4 fois plus petit que ce que tu faisais en hydrodynamique, tu vas le chercher avec de la filtration. Comment tu combines tout ça ?

Alors en fonction des environnements, on peut travailler sur des trains de traitement.
On travaille beaucoup en amont sur la qualité des eaux puisqu’on a des pollutions en fonction des environnements qui sont essentiellement particulaires. Donc là le décanteur hydrodynamique DD Select sera suffisant.
Et puis parfois on travaille sur des sites industriels ou portuaires où là on a des pollutions qui sont plutôt métaux lourds, qui sont plutôt des produits phytosanitaires. Et bien, on va travailler sur la filtration.
Parfois, quand on se retrouve avec les deux, on va travailler avec un train de de traitement, ça veut dire que on va commencer par gérer tout ce qui est pollution décantable et comme ça on va protéger les filtres qui sont mis en aval, de toutes ces pollutions-là qui pourraient colmater les filtres et amener un entretien récurrent et qui pourrait être onéreux.

 

C’est quoi le déclencheur pour l’installation de ces équipements ? Est-ce que c’est une conformité, une réglementation, est-ce que c’est une volonté de la collectivité pour une certaine qualité de l’eau rejetée dans le milieu naturel. C’est quoi un peu le déclencheur chez tes clients ?

Alors aujourd’hui malheureusement c’est “pas vu, pas pris”.
Il y a beaucoup de collectivités, beaucoup d’ICPE qui rejettent des eaux sans les traiter jusqu’au jour où il y a un arrêt préfectoral qui dit “Attendez Messieurs, vous êtes priés de faire quelque chose parce que la qualité des eaux, elle n’est pas satisfaisante en sortie de votre agglomération, en sortie de votre usine.”
Donc, on travaille beaucoup aujourd’hui dans la précipitation puisque il y a des agglomérations ou des usines qui nous appellent pour dire “mon usine elle est fermée, il faut vite réagir”.
On essaie de travailler aussi en prévention en disant que les eaux elles sont polluées, il y a des solutions qui existent et avant de se faire prendre, il faut travailler sur la dépollution des eaux.

 

On est bien d’accord que ces solutions DD Select et UpFlow, elles s’installent en amont du point de de rejet dans le milieu naturel, sans forcément besoin d’un foncier important. Et elles se rajoutent au réseau existant ?

Oui voilà, on a dit aux collectivités de faire du réseau séparatif il y a 20 ans et aujourd’hui, c’est l’inverse, on leur dit que les infrastructures, ne sont pas satisfaisantes.
Il a fallu qu’on travaille justement sur le patrimoine de ces collectivités, sur l’existant.
Puisqu’on ne va pas pouvoir dire aux collectivités qu’il faut refaire leur réseau puisqu’il y a des millions d’investissements là-dessus.
Le DD Select aujourd’hui, il permet justement, juste avant le rejet dans les cours d’eau, de réutiliser des infrastructures existantes en limitant le foncier, l’impact du foncier.
Parce qu’en ville, il y a déjà beaucoup de réseaux et très peu de place, donc ça limite le foncier. Généralement on pose nos appareils dans des cuves en béton, il y a des nappes phréatiques, ce n’est pas gênant, on sait gérer l’affaire.
Nous avons une facilité de pose de nos appareils qui permet de gérer les pollutions en limitant les les frais et les coûts.

 

Il y a une notion de maintenance de ces équipements et de ces ouvrages puisque tu collectes le déchet ?

La maintenance, ça c’est un point crucial aussi, on en parlait tout à l’heure, on parlait de magie, mais non, il n’y a pas de magie. La pollution elle est toujours présente, donc nous on la collecte dans nos décanteurs hydrodynamiques, après on la récupère par simple aspiration depuis la surface, donc on récupère certains volumes de boues mais qui sont vraiment très chargés en HAP, en métaux lourds, en micro-plastique et après qui vont en décharge et qui sont valorisés.
Et c’est vrai qu’aujourd’hui malheureusement on voit plein de ces eaux souillées qui sont envoyées dans le milieu naturel, dans des espaces verts qui ont effectivement un côté épuratoire.
Mais on va se retrouver dans 10 ans avec beaucoup de pollution dans ces espaces verts.
Et quand on voit des prairies de compensation un peu partout dans les villes, donc c’est des prairies inondables qui sont vertueuses parce que quand il y a trop d’eau, elles montent en charge, ce qui serait dommage c’est de se rendre compte dans 10 ans que ces prairies où les enfants vont jouer quand elles sont sèches sont chargées en métaux lourds et en micro-plastique.
La pollution il faut la gérer, on sait qu’elle est présente, il faut la gérer avant.

 

Comment on sait qu’un dépollueur est plein ou qu’il doit être maintenu ? Vous avez des solutions connectées pour les suivre à distance, comment ça s’organise ?

C’est vrai que la maintenance est un point crucial parce que quand on met un dépollueur sur un lotissement ou un dépollueur sur le haut d’une autoroute, on n’a pas du tout les mêmes volumes de polluants à l’intérieur et c’est surtout des opérations de maintenance qui ne se font pas à la même fréquence.
Aujourd’hui il existe des appareils, des systèmes d’alarme qui vous alertent sur le niveau de boue à l’intérieur du dépollueur et qui vous disent concrètement “là j’arrive à 2/3 du volume de stockage. Il va falloir prévoir une opération de maintenance”. En mettant ces alarmes, on arrive vraiment à optimiser les opérations de maintenance.
Parce que l’écueil qu’on pourrait avoir c’est de le faire trop souvent, donc avoir des coûts d’exploitation qui soient exorbitants et effectivement inutiles.
A contrario de voir que à chaque fois qu’on entretient le dépollueur, il est plein donc mais depuis combien de temps ? Et à ce moment-là pendant ce délai-là, et bien il ne remplit pas son rôle.

 

Donc là vous répondez aussi à ces enjeux là en connectant vos ouvrages. Quelles sont les échéances à venir pour Stradal ?

Alors les échéances à venir pour Stradal sur le thème du traitement de l’eau, ils sont essentiellement liés à l’Europe aujourd’hui puisque la Commission européenne impose à ses États membres un retour à un bon état chimique écologique des cours d’eau pour 2027.
Donc ça se décline au niveau national, au niveau français par la loi sur l’eau, sauf qu’on n’y est pas du tout. Et les premières amendes de la Commission européenne arrivent. La France lutte et refuse de payer ses amendes. Sauf que ça va aller qu’un temps.
Aujourd’hui les échéances c’est justement de faire en sorte que les collectivités prennent la dépollution à bras le corps, qu’on les accompagne dans ces études de dépollution, on fait des notes de calcul en fonction des pollutions qui arrivent sur les cours d’eau.
On a aujourd’hui un bon retour au niveau national mais surtout au niveau international sur les bonnes pratiques de la dépollution des eaux pluviales.
On travaille beaucoup en proximité avec ces acteurs institutionnels qui découvrent aussi le métier et nous on fait autant de pédagogie que de commerce et d’écoute.

 

Tu as parlé de note de calcul donc est ce que tu peux nous expliquer le tempo d’un projet ? Comment ça se déroule à partir du moment où par exemple, quelqu’un qui nous écoute aujourd’hui, se dit, “il faut qu’on dépollue quasiment à la source nos rejets avant l’effluent comment je fais ? Je vous contacte, qu’est ce qui va se passer ? Comment ça va se dérouler ?

Alors aujourd’hui, les pollutions urbaines sont qualifiées. Ça veut dire que, on a des études de l’ASTEE, du Cerema, donc des associations qui dépendent pour la plupart du ministère.
A partir d’un échantillon de pollution test, on a validé et fait valider par des laboratoires indépendants nos process de dépollution.
Et sur la base de ces essais faits en laboratoire, on arrive à faire des courbes de dépollution en fonction du débit, en fonction de l’appareil qui est utilisé, une courbe de dépollution et d’abattement.
Aujourd’hui on prouve chantier par chantier, notre performance.

 

Donc cette note de calcul, elle vous permet vous de dimensionner l’ouvrage que vous allez livrer derrière ?

En fonction des données d’entrée du client, en fonction de la surface qui est reprise, de la pluviométrie, du débit entrant, du tuyau qui souvent est existant.
On va dimensionner l’ouvrage et on va faire une note de calcul qui va donner l’abattement des pollutions.

 

Donc tout commence par cette note de calcul, puis après c’est du classique ? Vous allez dimensionner ensuite, une mise sur marché, c’est une installation. Aujourd’hui, le délai moyen d’une livraison d’un équipement chez vous, c’est combien ?

Aujourd’hui, alors sur certains projets, ça peut aller très très vite.
Nous au bout de 4 semaines, c’est des produits aujourd’hui qui tournent beaucoup donc qui sont en stock.
Mais on peut livrer au bout de 4 semaines sur certains projets.
On fait la note de calcul, ça permet de faire un dossier qui est validé par les polices de l’eau.
Et là c’est le temps de l’instruction qui est plus long et aujourd’hui on tourne autour de 6 mois, 8 mois généralement pour un dossier de grosse envergure.

 

Est-ce qu’avant de nous quitter, tu as un conseil ou une recommandation à faire à quelqu’un qui voudrait se lancer dans le monde de l’eau ?

Oui, aujourd’hui il y a beaucoup de littérature qui apparaît sur les réseaux et il faut prendre connaissance de ces articles. C’est un métier qui se découvre.
On pensait tout connaître de l’eau et finalement pas forcément.
C’est hyper motivant de travailler.
Moi je suis dans l’innovation depuis plus de 15 ans sur l’eau et j’en apprends tous les jours, et tous les jours c’est ça qui motive pour travailler dans ce métier.

Un grand merci à nos invités d’aujourd’hui d’avoir partagé leur expertise et leur passion avec nous.
C’est la fin de cet épisode de Paroles par Monreseaudeau.fr.
Nous espérons que cette plongée au cœur du monde de l’eau vous a inspiré et vous a permis de découvrir de nouvelles perspectives.
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DDSELECT ™ : le nouveau décanteur hydrodynamique à effet VORTEX de Stradal

DD SELECT de STRADAL pour la dépollution des eaux pluviales par décantation hydrodynamique

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